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Née après la révolution des Trois Glorieuses, la monarchie de Juillet est l’époque du Paris Romantique. Dans le quartier de la Nouvelle Athènes situé sur les pentes du quartier Saint-Georges, de nombreux comédiens, écrivains et peintres s’installent et forment le mouvement romantique. S’opposant aux règles classiques, ce mouvement intellectuel et artistique met l’état d’âme au centre de ses préoccupations. Le mystère, le fantastique, le rêve, l’exotisme, le passé se réunissent dans des esprits mélancoliques et passionnés. Cette révolution artistique s’accompagne de profonds changements dans Paris avec le réaménagement de la ville pensée par Louis-Philippe. La monarchie s’éteint comme elle est née, dans les barricades, en 1848. Musée de la vie romantique Le musée de la vie romantique est l’ancienne demeure du peintre hollandais Ary Scheffer, portraitiste de la famille royale. Il loua cette maison située en plein cœur du nouveau quartier de la nouvelle Athènes et installa son atelier. Ce lieu devint rapidement un endroit de rencontre des artistes romantiques et des hommes politiques. Delacroix, Georges Sand, Chopin, Dickens y ont passé de nombreuses heures. Ce centre d’échange était à l’époque un foyer d’inspiration romantique. La maison est restée dans la famille du peintre jusqu’à son rachat par l’Etat en 1956. Elle abrite aujourd’hui le musée de la vie romantique qui rassemble les souvenirs de l’écrivaine George Sand, d’Ary Scheffer et du philosophe Ernest Renan. Les œuvres y évoluent dans une reproduction de l’intérieur bourgeois durant l’époque de la Nouvelle Athènes Maison d’Adolphe Thiers Figure centrale de la Monarchie de Juillet, Adolphe Thiers (1797-1877) emménage dans l’hôtel particulier de son beau-père en 1833 situé dans le quartier de la Nouvelle Athènes. Ce personnage a marqué l’histoire politique de la France du XIXe siècle. Il a notamment contribué à la mise en place de la monarchie de Juillet. Partisan de la monarchie constitutionnelle dans laquelle « le roi règne mais ne gouverne pas », Adolphe Thiers a pour ainsi dire gouverner durant cette période puisqu’il sera per deux fois président du conseil. Détruit lors de la commune, le bâtiment a été reconstruit pour accueillir l’annexe de la bibliothèque de l’Institut de France. Cette bibliothèque est spécialisée dans l’histoire du XIXe ce qui rend hommage aux travaux d’historien de Thiers. Square d'Orléans Ce square a pris le nom d’Orléans en hommage au roi Louis Philippe d’Orléans. Il a été construit sous son règne par l’architecte anglais Crésy dans un style néoclassique qui développe une harmonie des proportions et un goût pour l’antique. Le terrain a été racheté à la famille du musicien Auber pour y installer une place au plan carré selon le modèle des petits squares londoniens. A son origine, la place comprenait quarante-six appartements et 6 ateliers d’artistes. L’influence anglaise dans l’architecture se ressent puisque l’utilisation de la brique n’était pas répandue à Paris. La façade de l’immeuble numéro 6 rappelle la façade anglaise de John Nash à Regent Park avec les deux colonnes ioniques qui encadrent les fenêtres. Situé dans le quartier de la Nouvelle Athènes, de nombreux artistes romantiques vont y séjourner tels que l’actrice Mademoiselle Mars, Georges Sand et Chopin. Le premier a s’y installer est l’écrivain Alexandre Dumas. Une histoire circule d’ailleurs sur la pendaison de crémaillère de Dumas qui aurait invité entre 300 et 400 invités dans son appartement. Immeuble Style Restauration Bien avant Haussmann, Louis Philippe avait commencé une politique de réaménagement de Paris pour lutter contre la pollution et l’insalubrité de la ville. Face aux manques de moyens financiers, le roi investit dans l’achèvement des monuments débutés sous l’empire tels que l’arc de triomphe ou l’église de la Madeleine. De grands immeubles sont également construits en suivant le modèle de l’immeuble de rapport qui connaîtra un fort succès tout au long du siècle. Ces immeubles présentent une façade en pierre de taille dépourvue d’ornementation. Ils sont particulièrement reconnaissables par leurs fenêtres encadrées de persiennes. Louis-Philippe continue le développement de l’urbanisation après la chute des Bourbons. Les immeubles de rapport construit durant cette époque ne diffèrent pas beaucoup de ceux de styles Restauration. Des décorations discrèts font leur apparition et les persiennes disparaissent. La Madeleine La place de la Madeleine est construite en 1815 au début de la Restauration. Après les nombreuses commandes de monuments sous l’empire, louis XVIII, manquant de moyens financiers, poursuit ces travaux. Ainsi est achevée l’église de la Madeleine qui trône au centre de la place. De style néoclassique, elle s’inspire des temples antiques. Il aura fallu quatre-vingt-cinq années pour la terminer à causes des troubles politiques qui ont marqué le XIXe siècle. Elle devait au départ être érigée pour honorer l’armée napoléonienne mais elle finira comme église catholique. Au numéro 2 de la place figure l’ancien restaurant Durand qui a accueilli les députés de l’opposition en 1848. C’était un lieu de rendez-vous des banquets. A l’époque, les réunions publiques étaient interdites. Pour discuter autour de sujets politiques il fallait donc organiser des banquets. Le principal sujet de discussion était l’élargissement du corps électoral. L’opposition du gouvernement aux idées des banquets mena à la révolution de 1848. La galerie de la Madeleine est également aménagée en 1840 pour relier la place à la rue Boissy-d’Anglas. Fontaine des fleuves Le règne de Louis Philippe est marqué par l’aménagement de nombreuses fontaines. Cependant, les fontaines sur la place de la Concorde présentent un enjeu particulier pour le roi. Cette place a posé de nombreux problèmes aux souverains précédents qui voulaient oublier la Terreur et les exécutions royales qui s’y sont déroulées. Louis XVIII voulait y ériger une statue de Charlemagne mais le projet ne verra jamais le jour à la suite de la révolte de 1830. Ce sera sous le règne de Louis-Philippe que la place est réaménagée par Jacques-Ignace Ittorff. A la suite du don de l’obélisque par Méhémet Ali, vice-roi d’Egypte, les deux fontaines sont installées de part et d’autres du monument. Une fontaine célèbre la navigation maritime et l’autre la navigation fluviale ce qui sert à glorifier le génie naval français. S’inspirant de la fontaine des Quatre Fleuves de Rome, la fontaine des Fleuves représentent deux allégories du Rhin et du Rhône ainsi que les récoltes données par les terres arrosées par ces cours d’eau.