Pankeradweg

La piste cyclable Panke

Autrefois « Stinkepanke », aujourd'hui « Ceinture verte » à travers Berlin

Au 19e siècle, la Panke berlinoise était une petite rivière des gens modestes. Ses rives étaient principalement habitées dans le district de Wedding par des artisans, meuniers et tanneurs. Rien qu'à cet endroit, huit moulins et 23 tanneries se trouvaient le long de la Panke. Pour travailler le cuir, 500 seaux de déjections canines étaient utilisés quotidiennement. Il n'est donc pas étonnant que la Panke, longue d'environ 30 kilomètres, qui prend sa source dans les prairies près de Bernau (au nord de Berlin) et se jette dans le canal de navigation de Berlin-Mitte, était surnommée « Stinke-Panke ».

Aujourd'hui, il ne reste guère de traces de la Stinkepanke, bien au contraire. La piste cyclable et de randonnée qui relie Berlin à Bernau est enchâssée dans une « ceinture verte ». Une carte cycliste ou de randonnée de la région est recommandée, car il y a parfois des incohérences sur le parcours.

Le chemin longe presque toujours la rive, à partir du parc du château de Niederschönhausen s'ajoute la route cyclable Berlin-Usedom, qui est désormais également balisée.

Nous commençons notre circuit d'environ 16 kilomètres à la gare S-Bahn Wedding et roulons via la Nettelbeckplatz jusqu'à la Gerichtsstraße. Là, nous bifurquons sur la piste cyclable Panke et poursuivons notre trajet à travers une ancienne zone industrielle en direction du nord.

Nous franchissons la Pankstraße et entrons dans ce qui était autrefois le « Red Wedding ». Ce quartier était un bastion communiste où des batailles de rue faisaient rage en 1929. Une pierre commémorative en blocs erratiques sur le pont de la Wiesenstraße rappelle encore cela aujourd'hui. Nous continuons à pédaler le long de la Panke sur l'Uferstraße. Quelques mètres plus loin, nous sommes devant le numéro 8 de l'Uferstraße. Le Piano Salon Christophori est à la fois un atelier où les pianos à queue, en particulier les pianos à marteau historiques, sont soigneusement restaurés, et un lieu où les instruments sont aussi joués. Tous les 2-3 semaines, dans une atmosphère d'atelier peu formelle, des soirées de musique de chambre sont organisées autour d'un bon verre de vin.

Nous franchissons la Badstraße, gardons la droite, puis après quelques mètres, nous pénétrons dans le parc en bordure de la Panke. Nous sommes maintenant sur la Travemünder Straße. La maison d'angle Badstr.39/Travemünder Str. (Luisenhaus) a été construite au 18e siècle après qu'il fut découvert qu'une source ferrugineuse jaillissant à cet endroit pouvait être commercialisée comme source thermale. Avec une aide royale, un établissement thermal a été créé avec jusqu'à 1000 baignoires par jour. Toutefois, le « Friedrichs-Gesundbrunnen » n'a pas duré longtemps, et sa renaissance en tant que « Luisenbad » à partir du 19e siècle n'a pas non plus été un grand succès.

Après la Osloer Straße, nous passons sur la rive gauche de la Panke, puis à la hauteur de la Gotenburger Straße, nous reprenons la rive droite. À hauteur de Gottschalkstraße, nous devons changer plusieurs fois de rive, mais suivre la signalisation « Pankeweg ».

La Panke a donné son nom au district de Pankow et les deux parcs principaux sont traversés par la Panke. En été, lorsque les roses fleurissent dans le Bürgerpark, une pause s'impose pour profiter calmement et se reposer un moment. Avant d'entrer dans le second parc avec le château de Schönhausen, nous suivons la charmante Parkstraße. Au numéro 5 vivait Paul Nipkow, qui inventa le « disque de Nipkow ». Il décomposait les images en points individuels pour pouvoir les transmettre de manière similaire aux sons au téléphone. C'était l'invention fondamentale pour la télévision qui suivrait.

Dans le parc, il faut absolument visiter le domaine du château, car le château de Schönhausen a une histoire intéressante, que nous ne pouvons pas détailler ici. Juste pour mentionner que, après la réunification, la « Table ronde » s'y est tenue, avant que le château ne tombe dans un sommeil de Belle au bois dormant. Ce n'est qu'en 2005 qu'il a été repris par la Fondation des châteaux et jardins prussiens et restauré en château-musée.

Au niveau des étangs à carpes près de la Pasewalker Straße, la limite de la ville de Berlin est atteinte. L'autoroute A 114, à laquelle nous longeons désormais un bon morceau, est bruyante. Nous passons à côté d'une colonie de jardins familiaux et empruntons le deuxième pont piéton au-dessus de l'autoroute pour continuer à rouler sur le Pankeweg. L'accès au pont est déroutant, il faut donc absolument faire attention aux panneaux rouges et blancs. Juste derrière le pont, deux chemins se séparent, qui peuvent tous deux être empruntés. Nous choisissons le chemin de gauche avec une indication vers Buch.

Nous atteignons les étangs de Karow, qui avaient autrefois été creusés pour l'extraction de la tourbe et l'élevage de poissons, et qui constituent aujourd'hui une grande réserve naturelle. Depuis les plateformes d'observation, de nombreuses espèces d'oiseaux peuvent être observées.

Dans les derniers kilomètres, nous perdons un peu de vue la Panke car la ligne de S-Bahn se trouve entre-temps. Cependant, nous avons atteint notre destination (la piste cyclable Panke continue au-delà de Bernau) et utilisons le train à la gare de Buch pour revenir à Berlin. Texte et photos : Klaus Tolkmitt