Bagatelle
Marie Antoinette c’est bien entendu Versailles et son hameaux de nouveau ouvert au public, mais c’est aussi le château de Bagatelle à Boulogne. Dans ce bois, se succédèrent une maison puis un pavillon qui accueillirent de nombreux rendez-vous royaux. Ce qui lui valu le titre de Bagatelle par dérision à ce qu’il s’y passait et à ce qu’il avait coûté. En 1777, Marie-Antoinette, lança un défi à son beau frère le comte d’Artois: reconstruire en moins de 100 jours ce lieu qui était tombé en décrépitude. Le comte remporte le pari puisqu’il parvient à le remettre sur pieds en 64 jours.
Chapelle Expiatoire
A cet emplacement, le cimetière d’un ancien couvent accueille les corps des guillotinés de la Place de la Révolution, dont ceux du couple royal. Pas de tombe individuelle mais des fosses. De sa fenêtre face au cimetière, Descloseaux, un royaliste, repère l’emplacement où le roi et la reine reposent. Il achète le terrain du cimetière, plante des arbres, en attendant que des devoirs plus officiels puissent être rendus aux défunts. En 1815, Louis XVIII, frère de Louis XVI, régnant à son tour, fait ouvrir la fosse préservée. La fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette est là pour identifier ses parents. Les deux dépouilles sont solennellement transférées à la basilique de Saint-Denis. Il fera disparaître le cimetière au profit d’une Chapelle Expiatoire en 1815 et achevée en 1826.
Adresse de Axel de Fersen
L’adresse est alors le 19 rue de Matignon. C’est bien au carrefour avec la rue Saint-Honoré que vit le comte suédois Axel de Fersen. Ami de Marie-Antoinette ou amant, leur rencontre a lieu au Bal de l’Opéra en 1774. Ils ont 18 ans et sont masqués. C’est le coup de foudre. Fersen sera le plus durable soutien de la Reine, organisant sa tentative de fuite en juin 1791, essayant d’en mettre une autre sur pied en 1792. Il reste désespéré d’avoir échoué à sauver celle qui lui écrivait avec passion : « je vous adorerai jusqu’à la mort ».
Place de la Concorde
La place de la Concorde s'appelait Place Louis-XV. Au centre trônait une statue du roi à cheval. C’est à lui que l’on doit l’union de Marie-Antoinette et de Louis XVI, dans le but de garantir un rapprochement des deux grandes puissances qu’étaient Vienne et Versailles. Marie-Antoinette a 14 ans quand elle rejoint la France. Le 30 mai 1770, un feu d’artifice devait être tiré depuis la Place Louis XV pour fêter les noces princières. Malheureusement, l’explosion provoque un vent de panique causant plus de 300 victimes (elles moururent piétinées ou des suites de leur blessures). Marie-Antoinette, puisera alors dans ses caisses personnelles pour aider les blessés. Ce Paris qui la bénit à cet instant, la regardera 23 ans plus tard monter ici même sur l’échafaud. Les Parisiens sont venus en foule le matin du 16 octobre 1793. Le lieu s’appelle désormais Place de la Révolution. Marie-Antoinette met près de 4h à l’atteindre depuis la Conciergerie. Cheveux coupés courts, assise dos à la marche de la charrette, elle est indifférente au froid et aux insultes. Un peu avant midi, elle monte sur l’échafaud, en s’excusant poliment auprès du bourreau sur le pied duquel elle vient de marcher par inadvertance. « Pardonnez-moi, monsieur, je ne l’ai pas fait exprès ». Parle-t-elle du pied écrasé ou de la France en miettes ?
Le Grand Mogol
A cette adresse se trouve la boutique de mode favorite de la Reine. Elle est tenue par Mlle Rose Bertin qui y vend les plus beaux « articles de Paris » que la cour s’arrache. En la rencontrant en 1774, le train de vie de la reine s’envole: on lui doit notamment toutes ses perruques vertigineuses ou ses robes en mousseline. Rose Bertin lance les nouvelles tendances et gagne vite le titre de “Ministre des modes”. Ce n’est donc pas un hasard si, aujourd’hui, l’enseigne de haute couture Maison Margiela a choisi le numéro 26 de la rue de Richelieu pour y installer sa boutique.
Ancien Opéra de Paris
L’Opéra de Paris n’a pas toujours été au bout de l’avenue de l’Opéra. Son premier emplacement se trouve ici, à l'angle de la rue de Valois et de la rue de Saint-Honoré. La reine y fit scandale en venant participer aux bals de Carnaval. Des fêtes où quiconque peut entrer avec masque et déguisement. S’y mêlent aristocrates, danseuses, courtisanes, duchesses, roturiers, soldats dans une totale promiscuité. Un lieu immoral où la jeune Marie-Antoinette vint s’y amuser, libre des regards de la cour de Versailles. Détruit en juin 1781, il ne sera jamais reconstruit.
Conciergerie
Le 2 août 1793, Marie-Antoinette est enfermé à la Conciergerie. Elle y restera un peu plus de deux mois. Veuve depuis 7 mois et séparée de ses enfants, elle est incarcérée et n’a aucune intimité. Craignant qu’elle ne meure avant d’être exécutée, Robespierre fait accélérer son procès. Dans la Salle du Tribunal Révolutionnaire, derrière la fenêtre à trois baies que vous pouvez observer, au premier étage, à l’aube du 16 octobre 1793, Marie-Antoinette est fixée sur son sort. On retrouve aujourd’hui exposés, quelques effets et objets personnels de Marie-Antoinette: une chemise, un fauteuil, un petit pichet... A l’emplacement d’origine de la cellule de la reine se trouve une chapelle commémorative, aménagée à l’époque de la Restauration. Lors de votre visite, en dirigeant vers un des murs de la chapelle la tablette numérique du musée, vous pourrez découvrir à 360° la cellule telle qu’elle l’était quand la Reine l’occupait.
L'emplacement du Palais des Tuileries, entre le Jardin du Carrousel et le jardin des Tuileries
Entre les deux pavillons du Louvre, s’étirait autrefois le Palais des Tuileries. Abandonné quand les rois étaient à Versailles, il accueille à nouveau la famille royale quand celle-ci est faite prisonnière, en octobre 1789. La Reine pousse le roi à tenter une évasion. S’ensuit la fuite à Varennes, en juin 1791 mais la famille royale est rattrapée et ramenée à Paris. Le 10 août 1792, Paris est en surchauffe et le Palais est attaqué. On en veut clairement à la vie des souverains. Protégés par leurs Gardes Suisses, ils s’échappent, traversent le Jardin des Tuileries et demandent protection à l’Assemblée Nationale. La famille royale sera cette fois-ci enfermée au Temple et ce palais sera détruit lors d’un incendie volontaire sous la commune.
