Existe-t-il une ville plus cinématographique que Paris ? La lumière si particulière de l’éclairage public sur les pavés après la pluie, les ruelles étroites du vieux Paris autant que les grandes avenues pleines de vie, Paris est fait pour le cinéma. Depuis 1917, des dizaines de films sont tournés chaque année dans la capitale, immortalisant autant ses grandes avenues que ses ruelles étroites.
Place de Clichy
Place de Clichy, sur les pas du jeune Jean-Pierre Léau dans Les Quatre Cent coups, faites l’école buissonnière. Sur le terre-plein, au milieu de la place, c’est exactement là que le héros du film, Antoine Doinel surprend sa mère en train d’embrasser un inconnu. François Truffaut, était un enfant de ce quartier, autrefois populaire. Avec ce film devenu culte, il obtint le prix de la mise en scène au festival de Cannes de 1959. Il reste d’ailleurs une partie de ce décor des années 1950 grâce aux façades et rues alentours du boulevard de Clichy. C’est le cas de la brasserie Le Wepler et du cinéma le Pathé Wepler, respectivement au 132 et 140 boulevard de Clichy. Ce cinéma fut inauguré en 1956 et disposait de 1700 places. En 1969, il est coupé en deux pour devenir le Wepler et la Caravelle, on pouvait alors y boire et y fumer ! Prenez le boulevard de Clichy, tournez la tête à gauche sur le fameux Moulin rouge. Ensuite la rue Lepic vous mène dans la rue Tholozé.
Studio 28
Le studio 28, au 10 rue Tholozé, est un monument du 7è art absolument incontournable. Aujourd’hui sympathique cinéma de quartier avec sa façade ocre, il a été à la pointe de l’avant-garde. Si Jean Cocteau a d’ailleurs réalisé lui-même le décor de la salle, Luis Buñuel et Abel Gance le fréquentaient souvent. En 1930, Buñuel y projette le fameux et sulfureux L’ ge d’or. Après seulement deux projections, le film est interdit et ce jusqu’en 1981 ! En juin 2000, une scène du célèbre Fabuleux destin d’Amélie Poulain y est également tournée. Créé en 1928, il est donc le plus ancien cinéma parisien encore en activité. Par la rue des Abbesses et la rue Houdon, rejoignez le boulevard de Clichy qui prend le nom de Rochechouart.
Le Louxor
Le Louxor, au carrefour Barbès, a été totalement restauré en 2013 pour redevenir une invitation au voyage. Construit en 1921, le cinéma le Louxor est orné d’une incroyable décoration d’inspiration égyptienne. De subtiles mosaïques arts déco embellissent la façade comme parsemée d’or, des colonnes en forme de papyrus, des motifs de lotus et de scarabées complètent l’ensemble. N’hésitez pas à pénétrer dans les lieux car la décoration de peintures murales au pochoir, de bas-relief et de vitraux est tout aussi fascinante à l’intérieur ! Exemple unique en France de cinéma égyptisant, le Louxor est classé à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 1981. Filez sur le boulevard Magenta, tournez dans la rue du Faubourg Saint-Denis et engagez-vous boulevard de Bonne Nouvelle.
Le Grand Rex
Le grand Rex est une institution des grands boulevards et demeure, avec ses 2650 places, le plus grand cinéma d’Europe ! Sa plus grande salle, d’une superficie de 2 000m2, dispose d’une étonnante voûte étoilée et d’un décor fastueux. L’architecte décorateur, Maurice Dufrêne, a imaginé une ville méditerranéo-antique et un arc-en-ciel lumineux qui encadre l’ouverture de scène. Sur son toit, s’élève une tour culminant à 35 mètres du sol ainsi que les trois lettres indiquant le célèbre nom qui mesurent chacune 2,50 mètres. Il est le modèle réduit du célèbre Radio City Mucic Hall de New-York. Passez par République puis Bastille. Longez ensuite la gare de Lyon ce qui vous mène rue de Bercy.
La Cinémathèque
En plein quartier de Bercy, la cinémathèque française a la chance de s’épanouir dans un volume sculptural, typique du fameux architecte Franck Gehry, qui est aussi l’auteur du célèbre musée Guggenheim de Bilbao. Tournez autour du bâtiment pour en découvrir toute son exubérance qui alterne zones de calme et zones de turbulence. Surnommée « danseuse relevant son tutu » par son auteur, l’actuel espace de la cinémathèque vous convie à une véritable fête du cinéma grâce à son fond de 40 000 films qui s'enrichit chaque année un peu plus. Passez le pont de Bercy, et le ministère des Finances, puis suivez le boulevard Auriol. Arrivez à la place d’Italie, prenez l’avenue des Gobelins.
Fondation Jérôme-Seydoux-Pathé
La fondation Jérôme-Seydoux-Pathé est située dans un ancien théâtre inauguré en 1869. Attention ici le 7è art rencontre les beaux-arts: la façade est l’œuvre d’un certain Auguste Rodin. Classée, elle représente le Drame et la Comédie. Devenue salle de cinéma en 1934, elle est depuis 2014 le siège de cette fondation. Installée à l’arrière, dans un bâtiment de 2200m2, conçu par Renzo Piano, la fondation Jérôme-Seydoux-Pathé renferme une grande partie de la mémoire du cinéma français. Auteur : Christelle Colborati – Juin 2018
